Depuis quelques années, la préparation physique a pris une part de plus en plus importante dans différents sports. La natation ne fait pas exception à cette règle. André Henveaux l’a bien compris. Pour permettre à ses nageurs de franchir un palier supplémentaire, il s’est adjoint les services d’un préparateur physique depuis le mois d’octobre. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit d’un de nos anciens nageurs : Pierre-Yves Romanini. « Piou » possède le double avantage de connaître sur le bout des doigts les exigences dans l’eau pour le haut niveau et, depuis quelques années, il gère aussi une salle de CrossFit à Bruxelles. « Depuis fin 2017 », précise-t-il. « Avec mon associé, nous avons ouvert une salle et le club compte presque 400 membres. Nous employons actuellement deux personnes plus une petite dizaine de coaches… et nous avons lancé une petite boîte dans l’immobilier. »
Une preuve supplémentaire que l’ancien champion de Belgique de 36 ans ne tient pas en place. Son parcours en atteste. Fraîchement sorti de rhéto et après une année infructueuse à l’Université de Liège, Pierre-Yves avait fait ses valises pour Rouen (2 ans) avant de rejoindre le très compétitif centre de Marseille où il a pu côtoyer le gratin de la natation de l’époque durant 2 ans. Ensuite, direction Clichy, en région parisienne. « Je nageais et j’étais en même temps employé par le club pour d’autres tâches. J’ai stoppé la natation en 2012 et je me suis lancé dans le CrossFit, en plus de mon travail là-bas. Puis je suis rentré au pays et j’ai lancé ma salle il y a 4 ans et demi. »
Le haut niveau européen sauf les J.O.
Le tout en gardant une licence à Liège Natation. « J’ai eu une belle carrière internationale entre 2001 et 2012 », savoure-t-il. « A part les J.O., j’ai disputé toutes les grandes compétitions européennes, avec même une demi-finale de Championnat d’Europe. J’étais bon mais pas encore assez pour ce niveau-là. Et maintenant, je n’arrive même plus à nager à cause d’une épaule qui me fait souffrir… »
Durant 6 jours, c’est donc avec la casquette de coach que notre ancien nageur a débarqué à Sierra Nevada pour s’occuper des athlètes de Liège Natation qui disputeront les Championnats de Belgique du 22 au 24 avril. Il les a entraînés et leur a donné un programme à respecter pour la fin du séjour. « A la base, le deal avec André était que je les prenne en charge 2 fois par mois », avouait-il ce jeudi, juste avant de prendre l’avion du retour. « Finalement, on est passé à un entraînement par semaine, le samedi. Durant mon séjour en Espagne, ils ont eu droit à 3 séances de force (un jour sur deux donc), en complément de la natation qui reste leur principal entraînement. Il leur en reste 4. Je leur ai tout mis sur papier. Au début, c’était assez lourd mais les répétitions seront ensuite dégressives car ce n’est pas agréable de nager avec des bras chargés et des douleurs dans les jambes. Ils doivent arriver reposés à la compétition. Le but est de transmettre dans l’eau ce qu’ils ont fait en dehors. Pour le moment, ils ont tous travaillé sur la même base et tout s’est bien déroulé. »
Individualiser les programmes
Et quid de l’avenir à moyen terme? « Après les championnats de Belgique, j’aimerais individualiser plus les programmes en fonction de leurs capacités et de leurs faiblesses. Lucas Henveaux, Thomas Courbois et Florentin Lovens sont costauds. Ils se développent bien… et je ne peux pas demander à Camille Henveaux le même travail qu’à Lucas. Je rediscuterai avec André pour voir comment œuvrer sur le long terme car, forcément, ce n’est pas en 6 mois qu’on atteint le maximum de son potentiel. C’est un travail de longue haleine. »
Des efforts qui devraient porter leurs fruits lors des Championnats de Belgique. C’est évidemment tout le mal qu’on peut souhaiter à nos 10 représentants…
