Natation francophone : les pieds dans l’eau…

Ce week-end, lors du GPICF, le Président de la FFBN, Monsieur Paul EVRARD, a accordé un entretien à la DH.

Son discours était clair et honnête : la natation francophone souffre cruellement du manque de moyens mis à sa disposition par les pouvoirs publics.

Mais la FFBN ne reste pas les bras croisés et a des projets.

1. Les infrastructures

L’abandon du projet du centre pour élites sportives a été un terrible coup de poignard pour le monde de la natation francophone. La FFBN a réagi.

“Nous avons adressé un courrier circonstancié à l’attention du Ministre Antoine à ce sujet. Sa réponse est arrivée : il n’y pas de budget pour construire de nouveaux bassins et développer un équivalent au centre pour élites pour la natation. Dès lors, nous avons pris contact avec l’ADEPS, et il existe une possibilité pour mettre en place un sport-études au Blanc Gravier, au Sart-Tilman. Nous pourrions y cohabiter avec la ligue de rugby pour optimiser le rendement. Le tout est aussi de savoir si les nageurs seront réceptifs à un tel projet. Mais nous y travaillons. En ce qui concerne les piscines, Gand va inaugurer tout prochainement un bassin olympique de 10 couloirs et Bruges vient d’annoncer la construction d’un bassin similaire rapidement… De notre coté, on bâtit des belles piscines, comme celle de Mons, mais sans aucune consultation du monde sportif… Résultat : avec ce bassin de … 33 mètres, on ne peut rien envisager au niveau des compétitions !”

2. Les pouvoirs publics

On le sait, les moyens mis en oeuvre côté flamand sont bien plus conséquents au niveau du développement sportif.

“La mentalité est différente côté néerlandophone, c’est un fait. Puisque le Ministre ne dispose pas de budget pour nous, nous allons interpeller les pouvoirs communaux, afin de les sensibiliser. A l’approche des élections, les mandataires seront peut-être disposés à nous aider. Je songe notamment à permettre à tout le moins aux clubs de natation de bénéficier de l’accès aux piscines de manière privilégiée, dans des créneaux horaires adéquats.”

3. La relève

Le Président EVRARD est dubitatif quant aux forces en présence derrière nos élites actuelles.

“Il y a clairement un déficit à ce niveau et nous devons avoir une grosse réflexion sur le sujet. Pour le moment, nos meilleurs nageurs s’en sortent bien, puisque nous avons cinq représentants FFBN qualifiés pour l’Euro de Debrecen mais, derrière, c’est insuffisant (2 pour les CEJ et 4 pour la Comen Cup). Cette année, nous avons lancé des compétitions pour les non-licenciés et elles ont rencontré un beau succès. Nous allons poursuivre la saison prochaine et également mettre en place une nouvelle formule pour les plus jeunes licenciés. L’idée est de donner le goût à la compétition aux plus petits et d’élargir ainsi la base.”

On le voit, le monde de la natation francophone devra encore s’armer de patience avant de disposer d’infrastructures concurrentielles avec ses voisins. Mais les exemples de François Heersbrandt et Fanny Lecluyse sont là pour encourager les jeunes à remettre l’ouvrage sur le métier. Et donner l’envie aux plus petits de découvrir ce sport merveilleux…

Ce n’est pas en s’apitoyant sur le sort de la natation francophone que les choses bougeront, mais bien en proposant des solutions concrètes pour faire évoluer les mentalités.

Quelques photos du nouveau complexe Rozebroeken à Gand (Sint-Amandsberg), qui devrait être inauguré tout prochainement :

En illustration : le centre aquatique de Pékin (juste pour rêver…)