Le week-end a été particulièrement faste pour nos nageurs aux championnats de Belgique Open qui se sont déroulés à Anvers. Après l’analyse détaillée de l’entraîneur, André Henveaux, place aux réactions de nos médaillés d’or : Maxime Courtois, Lucas Henveaux et Grace Palmer.
En plus de s’adjuger le titre national sur 5000m, Maxime Courtois a réussi le temps minimum pour se qualifier pour les championnats d’Europe qui se dérouleront du 3 au 5 juin à Setubal (Portugal). Une surprise ? Pas pour son mentor qui affirmait depuis des semaines que Max avait tous les atouts pour briller sur cette distance. « Cela fait 2-3 mois qu’on prépare ce moment, avec André. J’avais déjà essayé de me qualifier aux championnats francophones mais j’étais un peu court. Il faut dire qu’on ne l’avait pas préparé de manière spécifique aux entraînements. On a axé le stage à Sierra là-dessus et cela a porté ses fruits. »
Et de belle manière puisque Max a nagé en 57:25, soit 30 secondes plus vite que le temps requis. « J’aurais aimé un temps qualificatif pour les championnats du Monde juniors, qui se dérouleront en septembre, mais je n’y suis pas arrivé. »
« J’ai vomi dans l’eau au début »
Une chose à la fois. Notre athlète a parfaitement géré sa course, même si le début n’a pas été simple… « J’avais mal digéré mon déjeuner et j’ai vomi en nageant. Thomas (Courbois) aussi d’ailleurs. Les effort sont vraiment durs. Cela ne m’a pas déstabilisé et j’ai pu garder le rythme, bien conseillé pas les signes d’André. A l’arrivée, je ne connaissais pas du tout mon chrono mais je me doutais que c’était bon car tout le monde m’applaudissait. J’étais content. »
Mais la joie était rapidement tempérée par la déception. Pas égoïste pour un sou, Max a directement tenté de réconforter Thomas Courbois, qui venait de louper la qualif pour 8 petites secondes. « J’ai pensé à lui plutôt qu’à moi, c’est vrai. C’est toujours triste quand un copain rate son objectif et qu’il ne peut pas nous accompagner. »
A Setubal, il découvrira de nouvelles conditions de course. « Ce sera la première fois en mer », ajoute-t-il. « En compétition en tout cas. L’an dernier, on avait nagé dans un lac. »
Mais avant de penser au Portugal, Max affinera sa condition à l’Ethias Trophy carolo, dans 10 jours. « Mon objectif : m’exploser sur 1500m », sourit-il.
Le triplé mais pas de qualif européenne pour Lucas Henveaux
L’autre grand vainqueur de ces championnats, c’est Lucas Henveaux. Après avoir collectionné les breloques au niveau francophone et néerlandophone, il a tout naturellement remis le couvert au niveau national grâce à un triplé 200-400-800m.
« C’était un bon week-end », avoue-t-il. « Mon regret, c’est de ne pas avoir réussi à me qualifier pour les championnats d’Europe. Sur 200 (1:47.88), je loupe pour 42 centièmes. C’est dommage. Une qualification m’aurait aussi ouvert les portes du 400 car je suis à moins de 2 secondes du chrono nécessaire sur cette distance. Or, on est automatiquement qualifié avec si la différence est inférieure à 1%. »
Lucas peut également être fier car, sur 400 comme sur 800m, il a signé la 3e meilleure performance belge de tous les temps. « Sur 400, je m’attendais à 3:53 et j’ai fait 3:51. Je suis parti vite et j’ai été étonné de voir que je tenais la distance. Sur 800, j’ai été gêné par des crampes au bras gauche. Je ne savais pas pousser le mouvement jusqu’au bout. Mais je réussis tout de même 12 secondes de mieux que mon record. J’aurais aussi aimé m’aligner sur 100m mais le programme, condensé sur 3 jours seulement, m’a contraint à faire des choix. J’aurais pu le gagner car j’ai nagé en 50.03 dans le relais alors que le meilleur des éliminatoires a bouclé son 100m en 50.22. »
« Dernière chance à Monaco, les 21 et 22 mai »
Mais le fils d’André n’a pas le temps de savourer ses exploits. Pour affronter les meilleurs européens, il doit déjà remettre l’ouvrage sur le métier. « On a eu repos lundi et on a déjà repris le collier mardi par 8 kilomètres (rires). Je n’ai pas le temps de souffler car j’aurai une dernière possibilité de me qualifier les 21 et 22 mai, lors d’une compétition à Monaco. Ce sera un gros niveau et c’est un avantage car je serai un peu tiré par les autres. Le contraire de ce qui s’est passé à Anvers, où mon principal rival a profité de mon bon départ pour faire sa course. »
Grace Palmer: de l’or au goût amer
Quel bilan Grace Palmer doit-elle tirer de son week-end? Malgré son titre de championne de Belgique, André Henveaux regrettait son chrono, insuffisant pour lui permettre de côtoyer les meilleurs européens. Grace partageait l’avis de son coach.
« Oui, j’ai une médaille d’or mais je suis super déçue », avoue-t-elle sans détour. « Je sortais d’un bon stage à Sierra et je voulais cette qualification européenne. Je termine une seconde au-dessus du temps limite. Pourtant, j’étais bien partie. Mes 100 premiers mètres étaient parfaits. Les 100 suivants, ce n’était pas moi. J’ai craqué. Je n’allongeais plus assez et j’ai augmenté ma fréquence. J’ai fait n’importe quoi. »
Problème physique ou mental? « Physique non. C’est mental. J’étais fort stressée, je n’ai pas su me relaxer. Je me suis mis la pression. »
« Retrouver la stabilité et mon fighting spirit »
Mais Grace compte apprendre de ses erreurs, et vite! « Je vais me reconcentrer pour viser une qualification à l’Euro séniors. J’ai plusieurs possibilités : à l’Ethias Trophy dans 10 jours, à Canet (France) dans 3 semaines ou au Luxembourg début juillet. Si je n’y arrive pas, il faudra que je reparte de zéro l’an prochain. J’ai eu une année très difficile : l’école, la famille, je devais partir en Angleterre puis je suis revenue un peu perdue, une blessure au genou qui m’a empêché de nager la brasse durant 5-6 mois, deux fois le Covid, une gastro, une bronchite… Je dois retrouver la stabilité, être plus sûre de moi… et retrouver mon fighting spirit. »
Ce qui ne tue pas rend plus fort…