Trois quarts de siècle ce mercredi pour notre « Boss » !

Le 28 juin, c’est toujours une date particulière pour Liège Natation. La raison ? L’anniversaire d’André Henveaux. Mais celui de cette année revêt un caractère particulier pour notre « boss », né en 1948. Faites le compte, cela lui fait 75 ans. Trois quarts de siècle… mais toujours la même ferveur.

Motivation, passion, gentillesse, trois mots qui ressortent des témoignages. Joyeux anniversaire, André! L.M.

Impossible évidemment de ne pas lui rendre hommage via différents personnages incontournables de notre club. Dans leurs bouches ou sous leur plume, certains termes reviennent de concert : passion, motivation, envie de progresser… et forte personnalité.

« Avec André, ça passe ou ça casse », explique Eric Hoste qui l’a aidé, comme Brigitte Legros, à lancer Liège Natation. « Mais, quand ça passe, ça passe bien. C’est vrai, ça faisait parfois des étincelles entre nous. Il peut paraître un peu bourru à la base, ce qui effrayait mes petits qui devaient monter dans son groupe, mais c’est un gros nounours (rires). C’est aussi un homme de parole sur qui on peut compter. Et quand on a un problème, il va toujours contacter un de ses copains pour trouver une solution. En 33 ans de collaboration, j’ai toujours aimé sa détermination quand il a quelque chose en tête : Championnat d’Europe juniors, Championnats d’Europe et tout le reste… C’est aussi quelqu’un qui se remet toujours en question, qui cherche à évoluer en même temps que la natation et qui ne reste pas sur ses acquis. Même si j’avais rédigé un bouquin de 170 pages à l’Unif sur notre sport, il m’a beaucoup appris. Sans lui, je n’aurais pas fait la carrière que j’ai faite. Il avait confiance en moi et m’a donné carte blanche. »

« Toujours confiance en son staff »

Ce soutien, Gaëtan Lambert et Sylvie Hainaux, présents respectivement depuis 18 et 17 ans au club, tenaient également à le mettre en avant. « Il a confiance en son staff et nous soutient toujours s’il y a un souci avec un parent, quitte à perdre un affilié », expliquent en chœur les deux entraîneurs des jeunes. « C’est quelqu’un de juste, d’honnête et de reconnaissant. »

Pas étonnant, dès lors, que son staff lui reste fidèle depuis tant d’années.

André a pourtant dû s’adapter aux mentalités actuelles. On ne coache plus en 2023 comme on le faisait en l’an 2000. « Il était plus dur, plus strict, plus sévère », se souvient Sylvie, admirative devant son palmarès et qui a toujours été impressionnée par la capacité de son mentor à se souvenir des chronos de ses ouailles. « Ça criait tout le temps et il n’était pas rare que l’un ou l’autre soit mis à la porte de l’entraînement. »

Moins sévère qu’avant? C’est l’avis de Sylvie en tout cas… L.M.

« A l’époque, se faire insulter par son coach n’était pas un problème », renchérit Els Gitsels, son binôme dans la vie comme au bord des bassins depuis de longues années. « Maintenant, les parents sont de suite sur le dos. La société a changé, les mentalités ont changé. André a dû s’adapter, lui comme tous les autres. »

« Bien plus qu’un simple éducateur sportif »

Et qui est mieux placé pour parler du « boss » que celle qui partage son quotidien depuis 25 ans ? « A l’époque, nous entraînions tous les deux en équipe nationale », sourit-elle. « Cela fait même 35 ans que je le connais ! On peut dire qu’il en a sauvé des enfants… Certains n’avaient pas une situation familiale facile et il a parfaitement rempli son rôle d’éducateur sportif en leur apprenant bien plus que la natation. »

C’est aussi pour cela que certains de ses anciens athlètes gardent de lui un souvenir impérissable.

Puis d’évoquer le mode de fonctionnement d’André. « Il a toujours l’envie et la motivation », poursuit la maman de Lucas et de Camille. « Et c’est ce qu’il transmet à son groupe. Sa force, c’est aussi de s’en sortir toujours par lui-même. Bien sûr, il a parfois besoin d’aide mais il n’attend pas qu’elle soit là pour faire bouger les choses, que ce soit au niveau logistique, financier ou humain. »

Bien plus qu’un simple entraîneur pour les jeunes dont il s’occupe depuis des décennies. L.M.

De l’aide, il en a avec Brigitte Legros, sa fidèle secrétaire. « André, c’est quelqu’un qui sort de l’ordinaire », explique-t-elle. « Un passionné, sans cesse en mouvement. Il a tout le temps un nouvel objectif en tête et ne se repose jamais sur ses lauriers. Il est toujours en quête d’informations pour améliorer les choses. Il s’intéresse à tout, pas uniquement à la natation. Il veut toujours être au courant de la façon dont le monde tourne autour de lui. Sous ses airs parfois autoritaires, c’est quelqu’un de très gentil, même s’il monte vite dans les tours. Ses nageurs l’aiment bien et les anciens reviennent toujours vers lui. Je l’apprécie énormément… même si, parfois, on ne se comprend pas. Il est souvent catégorique, moi je suis dans le compromis. »

Séoul, les gâteaux et les rasoirs des filles

D’anciens nageurs ont aussi sauté  sur l’occasion pour lui rendre un petit hommage et se remémorer quelques anecdotes.

Pour Isabelle Arnould, elles remontent à Séoul 88. « Avant ma finale du 400m, il a insisté pour que je mange un morceau de gâteau après toutes mes souffrances aux relents chlorés à apprendre par cœur le nombre de carreaux du fond de la piscine. Et ça a marché ! J’ai essayé de conserver comme leitmotiv sa phrase magique : « Tu n’as rien à perdre, mais tout à gagner ! ». André, c’est aussi ce côté un peu brut de fonderie, sans gêne mais aussi sans reproche, à qui l’on passe certaines « frasques », comme quand il débarque dans la chambre que je partageais avec Sandra et qu’il s’empare de notre matériel d’épilation pour… se couper les poils de nez. Je n’oublierai jamais ses efforts, lorsque nous étions sans piscine et sans club, pour négocier un ou deux couloirs dans toutes les piscines de la région. Cela a contribué à notre réussite commune. »

« Moi, j’ai nagé sous ses ordres au Mosa quand j’avais 8 ans », se souvient Alain Dell’Aera. « Il me tapait sur la tête avec un manche de balai pour me faire avancer… mais j’ai été le premier à pleurer pour le suivre quand il est parti. Et que de bons moments avec lui en voyage lorsqu’on partait pour l’Océan Indien en décembre 1992. On avait failli raté l’avion car il était arrivé en retard à l’aéroport, les chaussures pleines de boue car il était allé livrer un sapin. »

André en retard ? C’est presque un pléonasme comme peuvent le confirmer ses collaborateurs.

Avec son tempérament et ses histoires, André laisse toujours d’excellents souvenirs autour de lui. L.M.

« Les voyages avec lui, c’était quelque chose », poursuit Alain. « Entre ses qualités d’homme d’affaires pour vendre des lunettes, le bisou sur la bouche qu’il a évité de justesse de la part de l’entraîneur russe ou l’engueulade que j’avais reçue devant tout le monde au bord de la piscine de Lanzarote, ça en fait des anecdotes ! »

« Des souvenirs avec André, il y en a des centaines à raconter », enchaîne Jessie Mievis. « Ils ont enjoué ma jeunesse, tout comme ses coups de gueule et son immense cœur. Car, derrière sa main de fer, se cache un gant de velours. Je retiens aussi de merveilleux moments de partage, de merveilleux voyages et de merveilleux souvenirs de rigolade. André a toujours su faire la différence pour mettre ses nageurs en valeur, pour tirer le meilleur de chacun d’eux et pour trouver la bonne carotte pour nous aider à nous surpasser. »

Depuis l’Australie, Jonathan Deleu se souvient, lui, « du Rallye des Sables à Lanzarote ou du tête-à-queue en Porsche sur de la montée d’autoroute pour aller à la séance du samedi matin à Seraing. André a toujours trouvé les mots justes et les bons conseils pour développer une confiance en soi à toute épreuve. »

Les souhaits : des résultats, du plaisir et le chemin du lave-vaisselle

Pour clôturer cet hommage, nous avons demandé à nos différents interlocuteurs ce qu’ils souhaitaient à André pour les prochains mois.

« De continuer encore 10 ans », précise Eric Hoste. « Il a toujours dit qu’il ne ferait pas comme Lucien Pirson mais j’en suis moins sûr. Si Camille ou Lucas arrête, je pense qu’il le fera aussi car il commence à fatiguer. Quand il arrêtera, on pourra dire qu’il a tout donné à la natation. »

« Moi je souhaite qu’il ne change pas et qu’il continue à un avoir un impact si positif sur tant de jeunes athlètes », ajoute Jonathan Deleu.

André sceptique devant la technologie? L.M.

Le vœu de Sylvie Hainaux est de la même veine : « Je lui souhaite beaucoup de réussite avec ses nageurs et de grands résultats le plus longtemps possible. »

« Après 100 records de Belgique, que demander de plus ? », s’interroge Isabelle Arnould. « Une petite finale olympique avec Lucas ?  Et peut-être un peu plus… »

De notre côté, nous lui souhaiterons de garder la santé, le même enthousiasme et de profiter au maximum des performances de ses nageurs, en particulier de son fils Lucas durant ses prochaines compétitions mondiales.

Le mot de la fin, nous l’avons évidemment laissé à Els. « Ce que je lui souhaite ? De trouver le chemin vers le lave-vaisselle tout seul, comme un grand… »

André, voilà un beau challenge pour l’homme de défis que tu es, non?

Joyeux anniversaire et profite bien de ta journée !