Vendredi, Camille Henveaux et Maxime Courtois disputaient les Championnats d’Europe juniors en Eau libre, à Corfou (Grèce). En évoquant la compétition, nos deux athlètes avaient insisté sur les différence entre cette discipline et celle qu’ils pratiquent au quotidien. Dans la mer, il faut tenir compte du vent, des vagues, du courant, des bousculades des adversaires et de l’aspect tactique. Et c’est à ce niveau que le bât blesse.
Finalement, leur course s’est jouée… avant même le départ. Les consignes qu’ils avaient reçues étaient de se ravitailler dès la fin du premier des 5 tours de 1500 mètres qu’ils devaient accomplir (7,5 km au total). Un choix qui leur a porté préjudice à tous les deux, leurs adversaires « zappant » le premier ravitaillement pour rester au coude-à-coude aux avant-postes. Camille s’est classée 10e, en 1h34:07, à 2:32 de la gagnante tandis que Maxime, très déçu, termine 21e en 1h28:36.
Mélange de frustration et de satisfaction
« Une adversaire m’a expliqué par la suite que les habituées ne ravitaillaient jamais au premier tour », regrettait Camille. « Cela m’a fait perdre du temps et je me suis retrouvée à la fin du groupe de tête. Du coup, j’ai dépensé beaucoup d’énergie dans le 2e tour pour combler l’écart, ce qui a rendu plus difficiles mes 3e et 4e tour. Je n’ai jamais été vraiment dans le mauvais groupe mais ma position n’était pas favorable. C’était comme si je devais me battre toute seule. Sans cette erreur, j’étais peut-être proche d’un top 5. C’est dommage. C’est donc un mélange de frustration et de satisfaction car, au vu des conditions, je peux quand même être satisfaite du résultat. »
A ce niveau, la différence d’expérience entre Camille et ses rivales saute aux yeux. « Ce n’était que ma 5e course en Eau libre de toute ma vie. Une Italienne avec qui j’ai parlé fait 10 courses de 10 kilomètres sur sa saison ! Parmi le top 10, il y a des nations où l’Eau libre est une discipline bien plus reconnue qu’en Belgique : Hongrie, Espagne, Allemagne, Italie… Et leur programme d’entraînement est différent du mien. Elles se préparent exclusivement pour ce type d’objectif. Moi, j’ai eu les CEJ début juillet puis les Championnats de Belgique puis un peu de vacances puis cette compétition qui tombe, pour moi, à un mauvais moment. La Fédération d’Eau libre devrait tenir compte que des nageurs de bassin sont intéressés par ce genre d’épreuves. Ce n’est pas le cas actuellement. »
Briller à Rotterdam
Et Camille ne saurait pas non plus prester au top niveau toute l’année en se fixant des objectifs en Eau libre et en bassin, comme les Jeux Olympiques ou les Championnats du Monde par exemple. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’elle espère briller à Rotterdam début décembre. « C’est une compétition internationale qualificative pour les Championnats du Monde de Doha. Le but est d’y aller avec le 4x200m. Deux jours plus tard, j’irai peut-être aux Championnats d’Europe seniors en petit bassin, en Roumanie. Ce serait une belle expérience… »
Belle remontée de Maxime
De son côté, Maxime était très déçu. « Je n’ai pas spécialement pris un bon départ car, comme on était loin, on n’a pas bien entendu le klaxon. Je suis ensuite remonté dans les premiers malgré les nombreux coups que je prenais. Ça, c’est donc positif. Malheureusement, tout a été ruiné par ce premier ravitaillement. Je suis retombé à la 17e place. Et une fois que les premiers sont partis, impossible de les rattraper. J’ai même terminé tout seul. J’avais perdu trop de forces à tenter de revenir. »
Pas question cependant d’abandonner l’Eau libre. « Je devrais faire plus de courses pour progresser mais je vais continuer mon programme actuel car je ne compte pas privilégier cette discipline par rapport à la natation. »
La preuve, son prochain objectif sera de performer aux Championnats de Belgique petit bain qu’il préparera en altitude avec Thomas Courbois, Florentin Lovens et Antoine Saive.