Le 27 juillet prochain, Crisnée, et même la Belgique, auront les yeux rivés sur le bassin olympique de Paris afin de suivre la prestation de Lucas Henveaux sur 400m. Le 27 juillet, c’est dans tout juste 8 semaines ! En attendant, notre nageur se prépare à l’étranger. Rentré de Loughborough (Angleterre) mercredi en fin de journée, le Crisnéen repart déjà ce dimanche à Belek (Turquie), avec son équipe universitaire, pour 18 jours de stage. Il se rendra ensuite à Rome pour le Trophée des 7 Collines et enchaînera avec 4 semaines en altitude à Andorre avant les Jeux Olympiques.
Nous avons profité de son bref retour en Belgique pour faire le bilan sur son état de forme et ses futurs objectifs.
Lucas, comment juges-tu ta forme actuelle ?
Je ne me suis jamais aussi bien senti à l’entraînement de ma vie ! Les séries que j’enchaîne sont intenses mais je réponds présent tous les jours et je suis en compétition avec les meilleurs du monde.
Il te reste une compétition avant les J.O. et ce sera à Rome (du 21 au 23 juin). Une compétition à laquelle tu as déjà participé…
C’était en 2021. J’avais fait 3:59 et je n’avais pas atteint la finale. Je n’avais pas bien nagé.
Mais tu as fortement évolué depuis. Quel sera l’objectif ?
Il sera défini en fonction du stage à Belek. Il y a deux options. La première : on encaisse super bien et on se rase pour nager plus vite en se disant qu’on tente de gros chronos. La seconde : on travaille dur et on s’en sert comme compétition d’entraînement pour avoir de bons repères. Mais il faut bien doser pour ne pas connaître le pic de forme trop tôt. C’est aux J.O. qu’il doit être là. Idem au niveau psychologique. Si on nage trop vite en préparation, on risque de rêver et d’être trop en confiance, ce qui n’est jamais bon.
Après Rome, place au stage à Andorre…
Oui, je ne rentre même pas en Belgique. Là-bas, je serai avec papa, avec Thomas Courbois et avec Antoine Saive jusqu’au 21 juillet. Ensuite je rentre 3 jours en Belgique.
Puis ce sera Paris et la découverte des J.O. !
Je nage le samedi mais j’irai sur place 3 jours avant pour me familiariser avec les lieux que je fréquenterai : village olympique, piscine, trajets (30-40 minutes entre les deux)… J’aurai 2 entraînements le jeudi et un le vendredi. Je nage le samedi vers 12h-12h30. Le 400m sera la 4e course de la journée et, en fonction des qualifiés, il y aura 3 ou 4 séries. Actuellement, 27 nageurs sont qualifiés. En cas de finale, je nage à nouveau à 20h42.
Quels sont tes objectifs ?
Le premier objectif, c’est de réussir mon meilleur temps lors des éliminatoires du 400m. Si j’y arrive, cela devrait m’ouvrir les portes de la finale.
Et sur les autres distances ?
Le 200m, on le travaille pour partir vite dans le 400m plutôt que pour viser une performance sur cette distance. J’ai plus d’attentes sur 800m que sur 200m car c’est là que j’ai la plus grande marge de progression… mais tout dépendra des circonstances. Dans la meilleure des configurations, j’aurai déjà eu 4 courses avant les éliminatoires du 800m (2 sur 400m et 2 sur 200m). Donc, si je vais en finale du 200m, je scratcherai certainement pas le 800m. A Doha, j’ai dû m’asseoir pendant 15 minutes après les éliminatoires du 800m car j’avais tout donné. Je ne peux pas brûler autant d’énergie si je nage le soir à Paris. Sur 800m, mon chrono est de 7:52.10 mais je peux viser 7:45 si les 2 jours qui précèdent n’ont pas été trop chargés. A l’entraînement, je suis proche de Wiffen qui nage en 7:39.
Il aurait mieux valu un programme avec le 800m avant le 200m ?
Oui, tout à fait.
Qu’as-tu travaillé en priorité ces derniers temps ?
L’aspect technique sur le 200m et le 800m. Sur 400m, je suis à l’aise. Sur 200, j’apprends à nager plus à plat qu’avant et à utiliser plus mes jambes. Sur 800, on a beaucoup utilisé les caméras pour améliorer mon style. On a travaillé la respiration. Maintenant, je respire à droite, à chaque cycle de deux mouvements. On a aussi créé une capacité aérobique plus élevée. Du coup, je récupère mieux et je finis mieux mes courses.
Et quel sera l’objectif du stage en altitude à Andorre ?
On va tenter d’habituer mon corps aux horaires des JO avec des séances intensives le matin entre 10 et 12h et une 2e séance entre 18 et 20h. Ce sera différent de ce qu’on fait quand je nage à Crisnée (du volume à 6h du matin et de l’intensité le soir). Il faut mettre toutes les chances de mon côté en prenant en compte tous les détails.
Quelles leçons retiens-tu des Championnats du Monde de Doha qui se sont déroulés en février ? Qu’y-a-t-il à reproduire et que faut-il changer ?
Je dois modifier ma tactique de course sur 400m. J’étais 2e aux 200m, 3e aux 250, 4e au 300 et 5e au 350. J’avais bien démarré puis j’ai perdu une place tous les 50m. Je dois être capable de partir vite et de remettre une couche aux 250, quand je sens que ça fait mal, car les meilleurs attaquent là. Avant, j’avais tendance à attendre entre les 250 et 350 pour bien terminer. Il me faut plus d’intensité dans les 6e et 7e longueurs avant de terminer la 8e au mental !
Son programme
Samedi 27/7
Vers 12h : éliminatoires du 400m
20h42 : finale du 400m (si qualifié)
Dimanche 28/7
Vers 11h : éliminatoires du 200m
20h51 : demi-finale du 200m (si qualifié)
Lundi 29/7
11h30 : éliminatoires du 800m
20h43 : finale du 200m (si qualifié)
Mardi 30/7
21h03 : finale du 800m (si qualifié)
Ses chronos personnels actuels
200m : 1:46.31
400m : 3:44.61
800m : 7:52.10