Ce lundi, pour sa 3e et dernière distance, le 800m, Lucas Henveaux espérait améliorer son record personnel, comme il l’avait brillamment fait dimanche matin sur le 200m. Un des éléments à prendre en compte était son état de fraîcheur et sa récupération après ses 3 courses en 2 jours et une nuit écourtée vu l’heure tardive de sa demi-finale de la veille.
Placé au couloir 3 de la série 1, Lucas prenait directement la tête des opérations (26.48). Il conservait le leadership durant les 3 premières longueurs avant d’être dépassé par Auboeck (le futur vainqueur). Deuxième jusqu’aux 500m, il bouclait son parcours à la 3e place (7:51.51) malgré une bonne fin de course. Il améliorait son chrono personnel ainsi que le record de Belgique qui était de 7:52.10. Insuffisant cependant pour se hisser en finale, la 8e place étant décrochée par le Français Aubry en 7:44.59. Lucas terminait 19e.
Avec 2 records de Belgique améliorés, notre Crisnéen pouvait être fier de ses prestations parisiennes. Fier il l’était… mais pas à 100% quand même. « Mon objectif était de venir sous la pression et de faire des meilleurs temps », expliquait-il après son 800m au micro de la RTBF. « Sur trois épreuves, j’y suis parvenu deux fois. Je peux être très content. C’est un peu frustrant de faire mon meilleur temps sur 200 et 800 mais de ne pas avoir été capable de le faire sur 400. Je m’en mords un peu les doigts. J’étais venu pour un peu plus que ça. »
« J’étais prêt le 28 et
le 29 juillet, pas le 27 »
Il détaillait son analyse sous la plume de Philippe Vande Weyer, journaliste du Soir. « Ça faisait 16 mois que je disais que j’allais devoir être en forme le matin du 27 juillet, pour les séries du 400 m libre, et je l’ai été le 28 et le 29… Peut-être que c’était un peu de nervosité, des attentes un peu trop hautes – même si la finale n’était pas inatteignable. J’étais prêt pour faire de grandes choses sur 400 m, pour nager en 3.42-3.43 (son record est de 3.44.61), et ça n’a pas été. C’est dommage. »
« Si je devais me coter,
je me donnerais 4,9 sur 10 »
Lucas se montrait très sévère dans son auto-critique quand le journaliste lui demandait de coter son olympiade. « Je me donnerais 4,9 sur 10 pour ne pas me donner la moyenne. J’avais préparé une course et c’est celle sur laquelle je me suis planté. Ce n’est pas parce que j’ai bien nagé sur 200 et 800 m que je vais me donner un 8 sur 10 ! C’est dommage de se dire qu’on a fait autant d’efforts pour se louper dans la bonne épreuve. »
Pour quelqu’un qui ne s’est remis à la natation que pendant le covid, après une pause de plusieurs années durant lesquelles il s’est consacré au golf, l’avenir ne peut être que rose. Personne il y a deux ans n’aurait misé un euro sur lui. Ce week-end, il s’est aligné sur trois distances aux Jeux Olympiques. A 23 ans, il a montré qu’il pouvait, par moments, tenir la dragée haute aux meilleurs, comme il l’a fait en terminant 5e des Championnats du Monde de Doha par exemple. C’est sûr, le nom Henveaux circulera encore dans les grandes compétitions dans les années à venir, qu’il soit décliné au masculin avec Lucas ou au féminin avec Camille.
Le rendez-vous est déjà fixé à Los Angeles, en 2028…