Un grand entraîneur qui a fait l’histoire de la Natation belge », « Une légende au grand cœur », « Un souvenir impérissable », « Plus qu’un coach, tes violettes me manqueront »… Sur les réseaux sociaux, chacun rend hommage à sa façon à Lucien Pirson, décédé mercredi à l âge de 94 ans.
Le moins ému n’était pas André Henveaux. « C’était mon premier et mon seul entraîneur », commentait-il d’une voix mêlant tristesse et nostalgie au moment d’ouvrir la boîte à souvenirs pour rendre hommage à Lucien. « Je l’ai rencontré dans un petit commerce d’alimentation, en-dessous des Bains de la Sauvenière, un jour d’août 1964. J’avais 16 ans. Je lui ai dis : « Monsieur Pirson, j’aimerais faire de la natation avec vous. » « Il m’a gentiment demandé si j’étais un bon sportif. Je lui ai répondu que c’était le cas, que j’en avais marre du foot et que je voulais nager en compétition. Il m’a rétorqué : « Tu es déjà vieux pour commencer mais on va essayer. Rendez-vous de main à la piscine, à côté. » Voilà où et comment ont commencé mon amour et ma passion pour la natation. Il a toujours été mon maître et j’ai toujours essayé d’être un élève appliqué, en suivant les conseils qu’il m’a prodigué depuis 1964. Sans cette rencontre et sans Lucien, je n’aurais peut-être pas eu la vie que j’ai eue. Aujourd’hui, je suis triste. Nous avions gardé une très bonne relation. Le 14 janvier dernier, je lui avais encore rendu visite à la maison de repos, pour son 94e anniversaire. Je lui avais amené les pralines qu’il adorait. »
Un talent reconnu au-delà de nos frontières
Lucien a formé une génération de super nageurs et a dirigé la sélection nationale aux Jeux Olympiques de 1972 et 1976. Ses méthodes ont séduit à l’étranger, ce qui lui a permis de poser ses valises au Racing Club de France, à Porto, à Monaco mais également aux Etats-Unis. Après son retour en Belgique, il a également entraîné durant trois ans à Liège Natation.
« Sans toi, Lucien, je n’aurais pas eu la vie que j’ai eue. Mon amour et ma passion de la natation, je te les dois! »
André Henveaux
« Lucien, tu étais notre maître à tous, à tous ceux qui aiment la natation », poursuit André. « C’est extraordinaire de passer une longue vie comme la tienne à faire la chose qui te passionnait. Tu nous as apporté la méthode, la perfection, la discipline. Tout était en ordre avec toi. Encore Bravo ! De là-haut, tu vas continuer à nous regarder travailler et je suis sûr que tu vas nous envoyer plein d’ondes positives pour ce sport que nous adorons. Tu nous disais : « 1964, Jeux de Tokyo, année zéro pour la natation. Les méthodes d’entraînement changent, on passe à l’interval training, les fréquences changent, les techniques changent, les virages se font en basculant, on travaille et les bras de façon séparée… » Et les entraîneurs de Toulouse et du Cercle des Nageurs de Marseille (Pedroletti) qui venaient à Liège pour te consulter et voir durant plusieurs jours comment tu travaillais ! Tu étais un magicien. »
Ce sont des maux des dos qui l’ont obligé à prendre ses distances avec les bassins. Il avait près de 90 ans et ne concevait pas de coacher assis, en retrait. « Maintenant que tu n’as plus mal au dos, je suis sûr que tu es heureux », concluait notre président. « Du fond du cœur, Lucien, nous te disons 1000 fois merci pour l’exemple que tu as été pour nous. »
Dernier hommage
Les visites se feront mardi 23 et mercredi 24 août de 17h à 19h au funérarium Germay (rue de la liberté 30, 4020 Liège).
L’inhumation aura lieu le jeudi 25 août. Rassemblement à 13h45 au funérarium Germay pour l’absoute et les hommages (14h). Il sera enterré au cimetière de Robermont (Rue de Herve 46, 4020 Liège) à 15h.