Lucas Henveaux aux Etats-Unis pour nager et étudier

Depuis deux ans, un nom revient très régulièrement lors des compétitions nationales : Lucas Henveaux. Que ses adversaires se rassurent, ils ne le croiseront plus au cours des 3 prochains mois ! Lucas s’est en effet envolé ce mardi matin pour les USA, via une escale à Londres. Pas pour des vacances, rassurez-vous, mais avec le double objectif de poursuivre ses études et de progresser, encore, dans les bassins. C’est à l’Université de Berkeley (San Francisco) qu’il a choisi de poser ses valises. Il nous a expliqué son choix avant de décoller.

Rassurez-vous, Liège Natation reste SON club et il compte bien le prouver fin avril… L.M.

Lucas, pourquoi et comment avez-vous choisi l’Université de Berkeley ?

Tout a commencé par l’idée d’un ami de mon père d’inviter quelques nageurs pour une tentative de record du monde du… 33 mètres dans sa piscine, près de Bruxelles. J’y suis allé avec Jérôme Emo, qui m’a battu sur le fil. Il y avait aussi un gars qui détient la particularité d’être à la fois le plus jeune et le plus vieux champion olympique du 50 mètres (en 2000 et 2016). Son coach m’a vu nager, a fait quelques vidéos et les a montrées à son chef, à Berkeley. J’ai été contacté au début de l’été pour les rejoindre et j’ai décidé de tenter ma chance. Berkeley est une des 3 meilleures écoles de business du monde… et ils ont gagné les championnats américains à 3 reprises sur les 5 dernières années.

C’est donc du solide pour les cours et pour la natation…

Exactement. Au niveau scolaire, cela me permet de faire la première partie de mon Master et d’obtenir un diplôme des Etats-Unis. Au niveau sportif, j’espère bien continuer à progresser. Douze gars issus du monde entier présents aux derniers J.O. sont passés par Berkeley !

A quoi ressemblera une journée-type ?

En Master, on a moins de cours. J’en aurai 16 heures par semaine (répartis sur 4 jours) pour une vingtaine d’heures dans l’eau. En général, c’est une séance de 7h30 à 9h30 et une autre de 16h30 à 18h30 plus 3×90 minutes de musculation par semaine. En fait, ce n’est pas beaucoup plus que ce que je fais à Liège Natation, car je m’entraîne déjà presque comme un pro. Il ne faut donc rien espérer de révolutionnaire. Je ne reviendrai pas avec les capacités d’être champion du monde. Je ne m’attends pas  non plus à faire 1:43 sur le 200m en 3 ou 4 mois. Pour qu’il y ait un impact à long terme, il faut que leurs techniques changent de façon durable ma façon de travailler.

« Je ne reviendrai pas dans 3 mois avec les capacités d’être champion du monde »

Lucas Henveaux

Qu’attendez-vous exactement alors ?

Là-bas, je m’entraînerai avec des nageurs de mon âge et de mon niveau, voire même meilleurs. Sur l’aspect endurance, je pense qu’il n’y en a pas beaucoup qui ont ma vitesse. Dans d’autres domaines, par contre, ils me pousseront à me surpasser. L’énorme expérience des coaches, qui ont dirigé les équipes nationales olympiques, me sera bénéfique également.

Que devez-vous améliorer pour, notamment, décrocher un record de Belgique que vous titillez depuis quelques mois mais qui ne tombe pas ?

Il faudra mettre un gros focus que les départs, les virages et les coulées. Je dois améliorer mon développement technique. Au niveau musculation, leurs experts vont m’aider aussi. Actuellement, je n’ai toujours pas trouvé ce qui me convenait le mieux ici. Je ne parviens pas à bien l’intégrer dans ma natation. Et puis, c’est quand même plus agréable de s’entraîner au soleil et en extérieur, non ? (rires)

Combien de temps partez-vous ?

Pour espérer me qualifier pour les Championnats du Monde, je dois m’aligner aux Championnats de Belgique, fin avril. Je reviendrai donc à ce moment puis je repartirai probablement jusqu’à la fin de mes examens, fin mai.

Et après ?

Après juin, je ne serai plus éligible pour le circuit universitaire car il y a un délai de 5 ans après avoir commencé l’Université. Or, c’est pour ce circuit que j’y vais. Cela m’étonnerait donc que j’y prolonge ma carrière.

Vous débarquez dans l’inconnue…

Oui mais, heureusement, je connais déjà deux Suédois de l’équipe. Je m’entends bien avec eux. Je logerai avec un Espagnol, qui est Champion d’Europe et qui, comme moi, arrive pour un semestre. Et puis, j’ai déjà discuté des heures avec le coach. Il m’a appelé à plusieurs reprises. Ça va être bien. Il faut juste que je fasse attention à ce que je mange et que je me prépare des petits plats sains…